Derniers jours de l’exposition Erreur de Paradis, exposition personnelle de Guy Oberson. Je retourne au Musée d’art et d’histoire de Fribourg après plus d’un an et la très belle exposition Au-delà des apparences de Sandro Godel.
Cela me permet aussi de revoir l’entier de ce musée à l’architecture étonnante, et la partie XIXe-XXIe siècles, fermée la dernière fois.
Mais revenons à Guy Oberson. Dire que, faute de temps, j’ai failli ne pas voir cette exposition !
Les œuvres sont vraiment chargées d’émotions, dans ce sous-sol du MAHF. L’atmosphère produite par les œuvres est pesante, les tableaux entiers, dérangeants. La matière y règne, dans les flous réalistes, non sans rappeler Gerhard Richter, mais en plus vif, entre coulures et abstraction, ce qui n’est pas pour me déplaire.
L’ensemble se décline en noir-blanc et magenta, participant à l’ambiance oppressante, encore renforcée un étage plus bas par la musique d’Edouard Ferlet, composée pour l’occasion. Guy Oberson court le monde, dépeint des figures, des lieux qui le touchent, sans jugement, mais toujours avec engagement dans sa réflexion.
Il nous les rend dans une force d’évocation saisissante. Je n’ai pu que rester scotché devant Élévation (mosquée Bagdad), où l’on survole la grande mosquée de Bagdad dans un traitement pictural magnifique de puissance. Et que dire de 11.03.11, 14h46, 38°15’17 » N, 140°53’5 » E, œuvre effrayante dans sa beauté destructrice ! Bouche bée.
Moi qui ai toujours refusé les titres aux œuvres, parce qu’ils me paraissaient être un frein à l’imagination, j’ai dû revoir mon jugement avec cette exposition. Les titres, de plusieurs phrases parfois, stimulent l’imagination dans leur poésie, participent à l’œuvre et ne l’enferme nullement. J’y penserai à l’occasion, et pourquoi pas pour mélanger peinture et écriture…
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