Attiré par l’affiche et la technique extrêmement virtuose de ce que j’ai d’abord cru être une photo, puis intrigué par les découvertes de l’artiste à propos de la perspective, j’ai décidé d’aller visiter l’exposition personnelle d’Albert Sauteur, La perspective réinventée, au Musée de l’Abbatiale, à Payerne.
Le premier août 2015, par une météo grise et pluvieuse qui ne présage rien de bon pour les festivités nationales, je me rends à l’exposition.
Un peu perdu au sein des nombreuses expériences optiques proposées dans les différentes salles, voilà que quelqu’un vient à mon secours, et pas n’importe qui : Albert Sauteur lui-même ! Il prend le temps de guider chaque visiteur, débordant d’énergie et d’explications.
L’artiste développe une nouvelle vision sur la peinture, en perspective binoculaire. On connaît tous, depuis les cours d’art à l’école, la perspective classique. On ferme un œil, on aligne, on tire les traits et on se met à l’œuvre. Et voilà qu’Albert Sauteur contredit tout cela. Il veut garder les deux yeux ouverts, peindre ce que l’on voit réellement. D’où la perspective réinventée, en vingt (!) ans de tâtonnements, mais aussi de conférences et d’invitations prestigieuses.
On sent l’homme passionné et passionnant, qui nous emmène dans ses drôles de perspectives, aussi scientifiquement réfléchies – et convaincantes – que déroutantes.
Je quitte l’Abbatiale avec un léger mal de tête – mon côté mathématicien est quelque peu engourdi – et une admiration certaine pour la qualité picturale des œuvres, et pour la visite guidée !
